Comment éduquer son enfant à la paix ?
1/ Développer les potentialités de chaque enfant
Le fondement de son projet éducatif pour construire un monde de paix est d’aider chaque enfant à se développer en valorisant ses potentialités afin qu’il puisse occuper la place qui lui revient dans la société et dans le monde.
L’idée est que si chaque être humain peut être accompagné sereinement dès la petite enfance dans son évolution pour être la personne qu’il doit être, chacun de nous, selon sa sensibilité, ses aptitudes, ses envies, occuperait le rôle qui lui convient, qui le satisfait, qui lui plaît, et inconsciemment pour lequel il est prédisposé afin de participer à l’équilibre d’un Tout dont nous faisons partie.
2/ Répondre à son besoin de comprendre le monde
L’enfant a besoin de comprendre le monde, la grande perspective, l’ensemble. Ce besoin de connaître le monde qui le fascine peut être accompagné par l’adulte qui va éveiller et nourrir cet intérêt, sa capacité d’émerveillement, sa réflexion. L’enfant a soif de devenir autonome et solidaire, aussi notre rôle d’adulte accompagnant est de l’aider à devenir ce « citoyen du monde » au travers de la culture de son propre pays.
L’épanouissement personnel et la coopération au cœur de sa pédagogie
Maria Montessori a réfléchi sa méthode d’éducation, afin qu’elle permette aux enfants de satisfaire pleinement leurs besoins de développement instinctifs et personnels et de les aider donc à devenir des adultes bien équilibrés à l’abri de désirs névrotiques. Elle espérait que sa méthode se répandrait suffisamment à travers le monde, afin que des millions d’adultes élevés et éduqués dans cette ambiance soient libres de tendances comme la frustration, la cupidité et l’agression. Et qu’ainsi, progressivement, les menaces qui pèsent sur la paix mondiale diminueraient et disparaîtraient.
En 1937, une série de conférences offre à Maria Montessori l’occasion de développer sa conception de l’éducation. Ses réflexions sont toujours d’actualité. Au sixième Congrès international Montessori (Copenhague, 1937), elle remet en cause le système scolaire : « Qu’apprend l’enfant à l’école ? À ne pas aider les autres, à ne pas souffler à ses camarades la réponse qu’ils ne connaissent pas et à ne se préoccuper que de deux choses : en fin d’année, être admis dans la classe supérieure et obtenir des prix qui lui vaudront ses victoires dans la compétition avec ses camarades. »
Le rôle clé de la classe ouverte et des enseignants
Maria Montessori a défendu le concept de la classe ouverte, où les enfants sont guidés plutôt que contrôlés. Elle pense qu’en donnant aux enfants la liberté d’exister dans un environnement coopératif plutôt que concurrentiel, on leur permet d’apprendre le respect, comment travailler seuls et ensemble, avec des enfants d’âges et de capacités différents. En fait, les enfants apprennent plus facilement en observant les autres.
La mission de tous les enseignants Montessori est de créer une atmosphère de calme, d’ordre et de joie dans la classe et d’aider et d’encourager les enfants dans tous leurs efforts, leur permettant d’acquérir confiance en soi et discipline intérieure.
Gandhi et Maria Montessori s’étaient rencontrés à Londres, il s’était alors déclaré en total accord avec sa pédagogie. Par la suite, elle est invitée en 1939 en Inde par la Société Théosophique composée de grands intellectuels, de philosophes et de penseurs qui « brainstormaient » sur la reconstruction de l’Inde indépendante. Tous les réformateurs de l’époque savaient que la démocratie serait possible uniquement si elle reposait sur une population éduquée. « Contribuer à la formation d’une humanité meilleure, capable de créer une civilisation basée sur la paix et le progrès » : le projet de la nouvelle éducation proposé par Maria Montessori y répondait totalement.
Par Marie-Hélène
Passionnée par la pédagogie Montessori, Marie-Hélène est auteur de la collection Balthazar.