A priori, tout le monde veut avoir des relations harmonieuses. Pourtant, les conflits et les problèmes de communication peuvent être fréquents, tant dans notre vie personnelle qu’au travail.
Nous avons tendance à penser que les émotions que nous ressentons sont la conséquence d’évènements ou de comportements des personnes qui nous entourent.
Si tout se passe comme je veux ou si les personnes autour de moi agissent comme je le souhaite, je ressentirai des émotions plutôt agréables.
A l’inverse, si je n’obtiens pas ce que je veux, je ressentirai alors des émotions plutôt désagréables. Ce qui peut donner lieu à des reproches, de la frustration,et des conflits.
Or, nous avons tort. Nos émotions ne proviennent pas d’éléments externes, elles proviennent uniquement de nos besoins.
Par conséquent, apprendre à comprendre, exprimer et combler vos propres besoins vous permettra de mieux vous connaître, d’être plus épanoui.e et d’avoir des relations plus harmonieuses.
Besoins : de quoi parle-t-on ?
Les besoins recouvrent l’ensemble de tout ce qui apparaît « être nécessaire » à un être, que cette nécessité soit consciente ou non.
Selon la pyramide de Maslow, il existe cinq grands types de besoins :
– à la base de la pyramide, les besoins physiologiques et vitaux : respirer, manger, boire, dormir, bouger
– s’en suivent les besoin de sécurité : préserver son intégrité physique, psychologique, sociale et relationnelle ; avoir un logement, une rémunération correcte, avoir des relations stables
– puis les besoins sociaux : recevoir et donner de l’affection, avoir un sentiment d’appartenance, par exemple faire partie d’un groupe d’amis, être aimé et apprécié
– les besoins d’estime : se sentir utile et avoir conscience de sa propre valeur, être reconnu, avoir une bonne réputation
– et tout en haut de la pyramide, les besoins de réalisation de soi : s’épanouir en utilisant ses forces & compétences, avoir un équilibre intérieur, apprendre de nouvelles choses
Comment identifier ses besoins ?
Nos besoins sont notamment étroitement liés à nosvaleurs. Cependant, il n’est pas toujours facile de les identifier.
Un bon point de départ, tel que suggéré par la Communication Non Violente, procédé créé par Marshall Rosenberg, est de prendre conscience des sentiments que vous ressentez et de les nommer.
Car chaque sentiment ressenti cache derrière lui un besoin satisfait ou non satisfait.
Les sentiments sont des émotions ou des sensations physiques – un ressenti. Ce ne sont pas des pensées, des croyances ou des opinions.
Le monde d’aujourd’hui, de plus en plus rapide et changeant, nous demande d’être adaptable, pragmatique, et laisse parfois peu de place aux émotions. Pourtant, nous en avons tout le temps !
Il est généralement considéré, suite aux travaux du psychologue américain Paul Ekman, qu’il y a sixémotions de base universelles, reconnaissables par les expressions faciales qui leur sont associées, et ce à travers toutes les cultures
- la joie, qui peut aller de la sérénité à l’extase
- la peur, qui peut aller de l’appréhension à la terreur
- la colère, de la contrariété à la rage
- la tristesse, de la déception au chagrin
S’ajoutent à celles-ci
- la surprise, de la distraction à l’étonnement
- le dégout, de l’ennui à l’aversion
Une fois que vous avez identifié vos émotions, posez-vous la question : quel est le besoin, satisfait ou non, lié à cette émotion ?
Par exemple
- Je me sens déçue -> j’ai besoin d’être considéré.e,
- Je me sens en colère -> j’ai besoin de respect
- Je me sens fatiguée -> j’ai besoin de calme, de repos
Il s’agit ici de prendre pleinement la responsabilité de ses émotions. Car, en rendant les autres responsables de nos sentiments, nous alourdissons notre vécu, et le leur, et nous renonçons à notre pouvoir.
Pourquoi c’est important d’identifier ses besoins ?
Lorsque l’on devient conscient de ses propres besoins, l’étape suivante est de se demander comment les combler soi-même, plutôt quede poser des attentes sur les autres, ce qui peut les faire fuir.
Par exemple
- Je me sens déçue -> j’ai besoin d’être considéré.e -> je m’accorde du temps pour prendre soin de moi et me considérer moi-même.
Il s’agit ici de partir de soi-même, plutôt que de demander à l’autre de combler notre besoin.
Ce qui ressemblerait à
Je me sens déçue -> j’ai besoin d’être considéré.e – > je veux que tu me dises que tu tiens à moi. Bien sûr, certaines situations impliquent d’autres personnes et c’est là que c’est plus compliqué, car il est plus facile et automatique de demander à l’autre de combler notre besoin, et de lui faire des reproches si ce n’est pas le cas, ou pire de se plaindre auprès de quelqu’un d’autre !
L’action de quelqu’un peut en effet stimuler une émotion chez nous, mais elle n’en est jamais la cause –sa cause se situe dans nos pensées et nos interprétations de certaines situations, derrière lesquelles se cachent nos besoins.
De même, nul besoin de s’alourdir soi-même en endossant la culpabilité du vécu d’autrui, leur souffrance trouve sa racine dans leur.s besoin.s non satisfait.s. Il s’agit donc de prendre la responsabilité de ses besoins.
Cela donnerait : ‘J’étais en colère jeudi matin lorsque tu es arrivé en retard à notre réunion parce que j’interprète ton retard comme un manque de respect du temps dont je dispose’
Et non pas ‘J’étais en en colère parce que tues arrivé en retard’
Ce qui donne l’opportunité à la personne d’exprimer son point de vue sur la situation, plutôt qu’elle se sente jugée ou accusée.
Lorsque l’on prend conscience que l’on est en train de juger quelqu’un, il peut être bon dans un premier d’écrire ses jugements sur l’autre. Puis, de chercher les besoins cachés derrière vos jugements.
Par exemple
- ‘Il est égoïste’ -> ‘J’ai besoin d’être pris en compte’
Et lorsque vous réalisez cela, accueillez en vous l’émergence de nouveaux sentiments, et réfléchissez à la demande que vous pourriez faire à vous-même dans un premier temps, ou à cette personne.
Accepter la responsabilité de nos sentiments et de nos besoins au lieu de les attribuer aux autres nous permet de nous démêler des autres pour augmenter nos chances d’être vraiment proches d’eux, d’avoir des relations saines, plus légères, et d’être plus serein.e.
Par Gaëlle
Gaëlle, aventurière créative et espiègle, prof de méditation & coach en développement humain.
Retrouvez Gaëlle sur son site www.expandhuman.com