Vous connaissez les oiseaux qui vous rendent visite pour nicher, ceux qui passent durant leurs migrations au printemps et en automne, ceux qui sont présents en été comme en hiver ou les habitués de la saison froide….Mais comment bien veiller sur eux ?
1 – Faut-il leur proposer un nourrissage d’appoint en hiver ?
Les oiseaux qui hivernent dans nos régions sont adaptés aux rigueurs de l’hiver. Mais l’agriculture intensive et l’urbanisation les privent de leurs ressources alimentaires et de leurs abris. Sans compter les hivers froids ou fortement enneigés, qui compromettent leur accès à la nourriture.
Mangeoires plateau, plateau-abri, bûche percée de trous garnis de graisse et de graines, mangeoire à trémie qui distribue progressivement les graines, boule de graisse suspendue, guirlande de cacahuètes suspendue, pomme de pin garnie de graisse, accrochée sous une mangeoire plateau ou dans les branches… Vous avez l’embarras du choix pour prendre soin d’eux ! Retenez que le choix des aliments dépend notamment de la forme du bec et des pattes : une boule suspendue pour les petits acrobates que sont les mésanges ; une mangeoire plateau pour le rouge-gorge, le pinson, le verdier et le moineau. Les fruits abîmés feront aussi le bonheur des merles et des grives.
Si l’incontournable graine de tournesol reste de mise, pensez aux fruits secs, au millet, à l’avoine, au chènevis, aux cacahuètes (non salées) sans oublier l’eau, renouvelée tous les jours dans une petite coupelle peu profonde (et oubliez le pain sec, la noix de coco séchée ou encore les biscottes qui gonflent dans l’estomac des oiseaux !).
2 – Optez pour des ressources naturelles !
Amusez-vous à rechercher les ressources naturelles près de chez vous : les fruits et graines de plantes sauvages comme l’oseille, le chardon, l’ortie…, les fruits des arbres comme le frêne et le charme, ceux des arbustes comme l’aubépine, le prunellier… Observez les oiseaux dans la nature et découvrez que de nombreuses plantes – toxiques pour nous – constituent des garde-manger pour les oiseaux : le gui, le lierre, le houx, le chèvrefeuille…
Soyez curieux et copiez ce qu’ils peuvent trouver à proximité de chez vous. Les pommiers d’ornement vous procureront des petits fruits à suspendre au balcon ou au jardin. Ces pommes miniatures seront précieuses pour les oiseaux au cœur de l’hiver, lorsque le froid les aura ramollies et que les autres ressources de nourriture auront disparues.
3 – C’est l’heure du festin !
Nourrissez les oiseaux aux premiers jours de gel, évitez avant et arrêtez progressivement dès que les températures s’adoucissent. N’arrêtez pas le nourrissage au cœur de l’hiver car plus l’hiver avance, moins la nourriture est disponible et les oiseaux perdent de l’énergie à visiter une mangeoire vide.
Alimentez la mangeoire au lever du jour pour que les oiseaux reconstituent les réserves de graisse consommées pendant la nuit, puis de nouveau avant la tombée de la nuit.
Nourrissez en quantité adaptée pour des raisons d’hygiène et placez la mangeoire en hauteur (1.5 m) pour éviter toute prédation par les chats.
Soyez spectateur … et acteur ! Au balcon et au jardin, diversifiez vos plantations en vous inspirant des haies sauvages locales et disposez des petites branches en hauteur autour de la mangeoire pour permettre aux petits passereaux de se poser et d’attendre leur tour (les branchettes dissuadent les plus gros oiseaux comme les pigeons et les pies de se poser).
Pour aller plus loin, téléchargez l’application de sciences participatives BirdLab du Museum National d’Histoire Naturelle : elle associe jeu et observation pour mieux comprendre les comportements des oiseaux en hiver. Vous apprendrez à reconnaître les 24 espèces d’oiseaux les plus fréquentes.
Près de chez vous, des associations œuvrent pour la connaissance et la protection des milieux et des espèces. Allez à leur rencontre !
Enfin, prenez le temps de l’émerveillement : passez quelques minutes le matin et le soir au jardin, au balcon ou à la fenêtre. Outre le moment de contemplation qu’il procure, vous découvrirez certains secrets de leur vie : observez par exemple la distance entre les individus et les espèces, qui empêche les disputes !