Bien communiquer en famille n’est pas toujours facile au quotidien. Une chose est sûre : le parent parfait n’existe pas.
Cependant, apprendre des techniques pour mieux communiquer en famille, c’est possible.
- Prenez votre propre température émotionnelle
Il est tentant, dans toute situation conflictuelle, de chercher la faute chez l’autre. ‘Mon enfant est comme-ci, il est comme ça’
Pourtant, les enfants ont tendance à reproduire les comportements de leurs parents. Si les parents se laissent déborder par leurs émotions, il y a de grandes chances que les enfants fassent pareil.
La première chose est donc de regarder comment vous vous comportez en tant que parents dans votre maison, et de comprendre les émotions qui se cachent derrière. Peut-être que sans vous en rendre compte, vous manifestez de l’agacement ou de l’impatience qui impactera le comportement de vos enfants.
Ressentez-vous des tensions musculaires, avez-vous des maux de têtes, d’estomac, ou une respiration courte ? Autant de signes corporels qui ne trompent pas.
Quels rituels de gestion des émotions avez-vous mis en place pour vous-même ? Sport, méditation, yoga, écriture, moment seul en silence ; il est important d’avoir une activité quotidienne pour évacuer le trop plein. Alors, prendre conscience de vos émotions et les traiter de manière saine sera une première étape qui vous permettra de prévenir les conflits. Vous serez plus serein.e, et modéliserez le comportement recherché auprès de vos enfants.
- Prenez la température émotionnelle de votre enfant
Derrière tout comportement, positif ou négatif, se cache une émotion, agréable ou désagréable. Alors, plutôt que de réagir au comportement de votre enfant, l’invitation est d’essayer de comprendre l’émotion qui se cache derrière et d’y répondre. Pour la plupart, les enfants n’ont pas les ressources internes pour gérer une situation aussi exceptionnelle que celle que nous vivons. Et comme ils ne savent pas comment exprimer ce qu’ils traversent, cela peut se traduire par des sautes d’humeurs, voire des crises de colère. Inviter votre enfant à partager ce qu’il ressent permet d’ouvrir le dialogue. À condition que vous instauriez un climat de confiance, pour que vos enfants se sentent libres de partager avec vous sans avoir peur d’être réprimandé pour avoir ressenti une émotion que vous avez en fait du mal à gérer.
Il est commun de voir certaines émotions bannies dans des familles car elles sont vues comme inacceptables ou trop dures à gérer. Souvent, cela se transmet de génération – ‘ici, on ne pleure pas’, ou ‘tu es en colère, alors tu es puni’ sont des exemples.
Mais, toutes les émotions sont utiles, et ont leur place.
Leur faire de la place désamorcera souvent des conflits et permettra aussi de partager les joies et de vous rapprocher de vos enfants. Si votre enfant est trop petit pour verbaliser son ressenti, laissez l’émotion s’exprimer. Restez à côté de lui, montrez votre présence, votre accueil de ses ressentis, sans chercher à le contenir ou à changer ce qu’il se passe. Et, lorsqu’il est plus calme, rassurez-le, dites-lui que vous êtes là pour lui, que vous l’aimez.
- Respecter les différences et les besoins de chacun
Chacun réagit au stress de manière différente, avec des besoins à l’instant T qui ne sont pas les mêmes que les nôtres. Certains ont besoin de parler, de s’entourer, alors que d’autres ont besoin de s’isoler. Certains ont besoin d’avoir une sensation de contrôle en regardant les infos, d’autres préfèrent se protéger. Certains ont besoin d’être organisés et d’avoir une routine, d’autres ont besoin de lâcher prise pour se sentir apaisé.
Tous ces styles ne sont pas divergents, mais complémentaires. En ces temps d’incertitude, personne n’a la bonne manière de faire. Mais il y a une vraie opportunité d’accueillir nos différences. Etre dans l’appréciation de l’autre, et de sa contribution, aussi petite soit-elle à nos yeux, ouvre la relation et abaisse les barrières.
Demander, exiger, dénigrer ne fait que construire des murs entre nous.
Une pratique qui marche est d’utiliser un mot clé, défini à l’avance, lorsque l’un d’entre vous a besoin d’espace. Cela permet à la personne de s’isoler sans avoir à exprimer pourquoi sur le moment. Respecter les besoins de votre enfant et exprimer votre appréciation à son égard est primordial pour qu’il se sente accepté, aimé, et pour qu’il vous respecte à son tour.
- Quelques conseils et rituels simples à mettre en place
Pratiquer la communication positive.
Dans les moments de tensions, il est tentant de hausser le ton, faire des reproches, claquer la porte. La communication positive part du principe que personne n’a tort, et personne n’a raison. Les différents naissent de besoins divergents non exprimés
Voici une séquence qui pourrait vous aider, et je vous invite également à vous référer à cet article
- Identifiez ce que vous ressentez et votre besoin
- Demander à votre enfant ce qu’il ressent
- Partager ce que vous ressentez
- Exprimer votre besoin
- Demandez à votre enfant de quoi il a besoin
- Co-construisez une solution ensemble, cela responsabilise votre enfant et créer un but commun
Il est important de dire ‘je’, plutôt que ‘tu’ ou ‘on’. Parler pour soi évite que l’autre se sente accusé ou menacé, et se braque. Vous pouvez aussi animer cette séquence pour faciliter les échanges entre vos enfants.
Si cela peut vous aider, utilisez un bâton de parole – afin de s’assurer que tout le monde s’exprime de manière équitable. Et vous pouvez même en créer un avec vos enfants, en le décorant, cela vous fera une activité ludique de plus !
N’oubliez pas votre couple !
Si vous êtes en couple avec enfants, il est aussi important de donner de l’attention à son couple. Cela peut passer par des micro-moments de connexion pendant la journée, pour partager les ressentis de chacun, à un diner aux chandelles une fois les enfants couchés.
Enfin, soyez bienveillant envers vous-même : vous faites de votre mieux en ces temps de crise. Alors, plutôt que de vous mettre la pression, remerciez-vous des efforts faits chaque jour, remerciez votre conjoint(e), vos enfants.
Prenez soin de votre mental, car personne d’autre ne peut le faire à votre place.
Par Gaëlle
Gaëlle, aventurière créative et espiègle, prof de méditation & coach en développement humain.
Retrouvez Gaëlle sur son site www.expandhuman.com