Jeûne intermittent : et si on essayait ?

Pourtant, nous avons tous conscience que notre appareil digestif n’est jamais vraiment au repos et utilise beaucoup d’énergie pour digérer les plats que nous avalons quotidiennement. Seulement, avec nos modes de vie intenses et stressants, il n’est pas simple de jeûner pendant plusieurs jours d’affilée, ce jeûne impliquant de prendre un temps de repos, d’être au calme et de le préparer en amont.

Bonne nouvelle ! Il existe une forme intermédiaire de jeûne, très à la mode dans le monde du fitness et qui prend de l’ampleur en France, c’est le jeûne intermittent ou « intermittent fasting » en anglais.

Il n’y a pas qu’une façon de jeûner

Il existe plusieurs formes de jeûne, mais quelle qu’elle soit, c’est toujours une privation de nourriture pendant un certain temps. A ne pas confondre avec une restriction de nourriture comme on la pratique dans la plupart des régimes actuels et qui entraine frustration et adaptation négative du corps.

On distingue les jeûnes courts et les jeûnes longs.

Dans les jeûnes courts, le corps fonctionne pendant 2 à 3 jours grâce à ses réserves de sucre sous forme de glycogène. Au-delà, lorsqu’il a épuisé ses réserves de sucre, il change son métabolisme et tire son énergie des corps cétoniques (fabriqués par nos graisses de stockage). Il en profite pour effectuer une véritable autolyse interne en nettoyant le corps de tous ses tissus abimés, malades, et viciés. Ce type de jeûne long est particulièrement conseillé lors d’une pathologie lourde.

Dans tous les autres cas, on recommandera plutôt le jeûne court. Il en existe différentes variantes : alterné (on mange un jour sur 2), 5-2 (on mange pendant 5 jours et on jeûne pendant 2), intermittent (on jeûne que le matin), 16/8 (on jeûne 16h et on mange pendant 8 heures), etc.

Parce que c’est le plus reconnu (et aussi celui que je pratique régulièrement !), nous allons détailler ci-dessous le jeûne intermittent 16/8.

Qu’est-ce que le jeûne intermittent 16/8 ?

Le jeûne intermittentétait déjà pratiqué sans le savoir par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs qui n’avaientpas tout le temps de quoi se nourrir. Il nous revient aujourd’hui de Suède où il a été popularisé par le coach Martin BERKHAN, qui l’a adapté pour améliorer les performances dans l’univers de la musculation et des sports de force.

Concrètement, le principe du jeûne intermittent 16/8 est très simple : on jeune 16h puis on mange pendant les 8h restantes.

Attention : on ne mange pas plus (ni moins d’ailleurs ce n’est pas un régime restrictif !) que si on avait mangé toute la journée, on concentre juste son apport calorique dans cette période de 8h pour laisser 16h de pause à notre système digestif.

Le moyen le plus simple pour le réaliser est de finir de dîner vers 20h/21h et de remanger le lendemain vers 12h/13h.

Pendant la phase de jeûne, il est essentiel de boire à volonté de l’eau ou des tisanes, et bénéfique de pratiquer 30 minutes d’activité physique par jour pour optimiser les bienfaits de la pratique.

Le jeûne intermittent pour améliorer les performances du corps mais pas que…

Le fait d’offrir une pause de 16h au système digestif procure un bien-être énorme à tout l’organisme. Ceci s’explique par le fait que plusieurs choses se produisent dans le corps au niveau cellulaire et moléculaire.

Pour rester simple, voici les principaux intérêts du jeûne intermittent :

  • il aide à perdre de la graisse corporelle sans sacrifier la masse musculaire, d’où son engouement dans le monde du sport.
  • il permet d’optimiser les résultats de l’entrainement sportif en faisant augmenter la production d’hormones de croissance. Hormone qui permet de créer de la masse musculaire et de récupérer plus vite. Un vrai dopant naturel juste en jeûnant !
  • il permet de réduire l’inflammation digestive, de plus en plus courante de nos jours et nommée côlon irritable, rectocolite, maladie de Crohn, etc.
  • il améliore aussi la capacité du système digestif à assimiler les nutriments lorsqu’on remange ensuite.
  • il participe à réduire le stress oxydatif, en aidant le corps à éliminer les radicaux libres et augmenter la production naturelle d’antioxydants.
  • il permet de nettoyer les cellules malades et d’en reconstruire des saines. Lorsqu’on jeûne, les cellules déclenchent des processus naturels de réparation cellulaire (autophagie).
  • il contribue à réduire le taux de sucre dans le sang, top pour les diabétiques de type 2.
  • il est aussi bénéfique en cas de chimiothérapie car il limite les effets secondaires et augmente les bienfaits ressentis.
  • il permet aussi de perdre du poids car le métabolisme fonctionne mieux, de diminuer les allergies ou les inflammations diverses et bien sûr un regain de vitalité !

Bien sûr, tous ces intérêts ne sont valables que si le régime alimentaire adopté pendant les périodes où l’on peut manger est équilibré. Pour ma part, le mien est sans gluten, sans laitages, sans sucres raffinés, et de préférence à index glycémique bas.

Qui peut pratiquer le jeûne intermittent ?

Tout le monde peut pratiquer le jeûne intermittent et tout le temps. Sachez juste que si c’est la première fois, vous aurez peut-être quelques faiblesses mais le corps va s’adapter rapidement et vous deviendrez ensuite de plus en plus fort !

Même les femmes enceintes qui ont naturellement enclenché un nettoyage intérieur (les nausées en sont la preuve), peuvent faire un jeûne court. C’est uniquement pour les femmes allaitantes que c’est plus compliqué car la production de lait diminue et disparait même si on jeûne plus d’une journée.

Finalement, la seule contre-indication au jeûne, c’est la peur !!

Tant qu’on ne l’a pas expérimenté, on a tendance à s’imaginer que ne pas s’alimenter pendant plusieurs heures, provoque forcément hypoglycémie ou syncope. Que nenni !L’organisme humain est parfaitement capable de supporter le manque de nourriture pendant un certain temps.

Essayez et vous verrez que le corps s’habitue très bien à cette nouvelle donne et va apprendre à puiser dans ses réserves de graisse pour fonctionner. Les premiers jours pourront sembler difficiles mais c’est aussi une question de volonté et d’adaptation. Ensuite, avec l’habitude, tout vous paraîtra beaucoup plus simple.

Le jeûne intermittent, un nouveau mode de vie ?

En tant que naturopathe, je recommande  très souvent le jeûne intermittent à mes consultants. Mais la plupart du temps je leur laisse choisir le format, parce que je pense que la meilleure façon de le pratiquer et de bien le vivre c’est de le faire selon sonressenti. Ecoutez-vous, ne vous imposez pas de cadre strict, mangez lorsque vous avez faim et pas parce que c’est l’heure et n’oubliez pas que la digestion demande beaucoup d’énergie au corps et que jeûner libère cette énergie pour tout un tas d’autres choses

Si le jeûne intermittent vous effraie autant qu’il ne vous attire, lancez-vous progressivement, commencez par retarder petit à petit l’heure de votre petit déjeuner, vous verrez que vous arriverez au bout du compte à sauter le petit-déjeuner sans ressentir de faim ou de coup de barre. Allez-y pas à pas, cela vous permettra de sortir de votre zone de confort sans difficulté. Essayez de faire un jeûne intermittent une fois tous les 15 jours, puis une fois toutes les semaines.

Vous allez découvrir une nouvelle hygiène de vie dont vous aurez du mal à vous passer j’en suis sure.

Par Julie

Retrouvez Julie, communicante engagée, écolo girl optimiste et naturopathe sur son blog.