Connaissez-vous les 10 règles d’or du Yoga ?

Entre 200 avant J.-C. et 500 après J.-C, un certain Patanjali a rédigé (ou bien compilé…) les fameux Yoga Sutras : une série de 196 aphorismes retranscrivant l’essence pure du Yoga. Si vous les avez lus, vous savez que le Yoga n’est donc pas seulement une technique physique et dynamique : c’est aussi et surtout un mode de vie / de pensée permettant à celui qui le pratique de se libérer de la tyrannie du mental. Tout un programme…

D’après Patanjali, dont les professeurs de Yoga suivent toujours l’enseignement aujourd’hui, le Yoga est constitué de huit branches principales. Les Asanas, postures de Yoga, constituent l’une de ces branches, ce qui signifie qu’il y en a six autres qui sont tout aussi importantes. Pratiquer sans étudier ces aspects du Yoga n’est pas un drame en soi, mais il est indispensable de s’y plonger si l’on souhaite aller plus en profondeur.

Parmi ces six autres branches : on retrouve les Yamas et Niyamas, qui sont des préceptes éthiques et de discipline à respecter. Ils sont, en quelques sortes, les 10 règles d’or du Yoga.

LES YAMAS

Les Yamas font état de la façon dont nous distribuons notre énergie à travers nos relations avec autrui mais aussi avec nous-mêmes.

1 – Non violence (Ahimsa)

Développer la compassion envers toute forme de vie. Ahimsa est la base absolue du Yoga. Rien ne pourra jamais se débloquer si nous faisons usage de la violence (que ce soit dans la pratique des asanas ou bien dans la vie quotidienne). C’est aussi la raison pour laquelle beaucoup de yogis observent un régime végétarien : consommer de la viande contribue à la violence envers une forme de vie et par conséquent est une entrave à la compassion.

2 – Dire la vérité (Satya)

Action et communication honnêtes. D’après Satya, le deuxième Yama, seule la vérité peut permettre aux relations d’évoluer sainement. Elle doit être cultivée sur mais aussi en dehors du tapis. Elle implique de choisir ses mots avec précaution, car tout ce que nous disons affecte de façon considérable notre être et notre énergie.

3 – Ne pas voler (Asteya)

Pendre seulement ce qui a été donné.Asteya suggère que toute appropriation évoque un manque, et donc la perte de l’âme. Ainsi, on ne doit pas voler au sens propre comme au sens figuré. Par exemple, si une personne vous félicite pour une tâche que vous n’avez pas accomplie, il est de votre devoir d’admettre que ce n’est pas vous mais autrui qui en est l’auteur.

4 – Contrôle des sens (Brahmacharya)

Utiliser son énergie avec sagesse.Brahmacharya implique que nous prenions conscience de nos sens et, plus largement, de notre sensualité afin de pouvoir en faire usage le plus « sagement » possible. Cela ne signifie en aucun cas qu’il faille faire preuve d’abstinence, simplement que notre énergie doit être utilisée (ou au contraire retenue) en connaissance de cause.

5 – Non possessivité (Aparigraha)

Lâcher prise sur l’impermanence et le matériel.La libération intérieure passe par le désintéressement de l’acquisition de biens inutiles, des certitudes, des souvenirs et des pensées. Cela sous-entend aussi que nous devons porter notre attention sur l’action et non sur le fruit. Les résultats ne doivent donc pas être le motif, autrement nous ne pouvons apprécier les efforts nous conduisant au but.

LES NIYAMAS

Les Niyamas sont des principes de vie qui permettent de développer la bienveillance. Ces choix que nous faisons agissent directement sur nous-mêmes.

1 – Pureté (Shaucha)

Nettoyer corps et esprit. Il est conseillé d’observer une routine de « nettoyage » afin que cœur, corps et esprit soient légers et puissent fonctionner avec clarté. Cela peut passer par des rituels de purification, une pratique physique, de la méditation… Les yogis ont généralement recours à des « Kriyas » : techniques de purifications permettant d’assainir, entre autres, le système respiratoire, l’oesophage, l’estomac…

2 – Contentement (Santosha)

Accepter. Santosha implique que nous soyons satisfait dans l’immédiat quels que soient les événements ou situations extérieures dont nous faisons l’expérience. Ainsi, nous générons moins de désir et par extrapolation moins de frustration et de souffrance. Nous sommes bien dans le présent…

3 – Austérité (Tapas)

 Diriger son énergie en toute circonstance. Tapas nous suggère d’observer une discipline quotidienne. C’est, par exemple, déployer son tapis et faire sa pratique de Yoga / Pranayama quoi qu’il arrive, même si c’est juste pour quelques minutes. Ainsi, on garde le cap…

4 – Etude de soi (Svadhyaya)

Se connaître vraiment. Svadhyaya sous-entend que nous nous devons d’étudier notre véritable nature, de nous observer, de tirer un enseignement de nos actions et de ce que nous sommes à l’intérieur. A travers une pratique, on peut trouver un chemin menant à la connaissance de soi.

5 – L’abandon au divin (Ishwarapranidhana)

L’univers reste maître. Ishwarapranidhana, c’est reconnaître qu’il y a plus grand que soi (l’univers, la source, Dieu… peu importante notre référence) et s’abandonner pleinement à cette certitude. C’est donc permettre à l’ego de se calmer, donner un sens aux petites choses de la vie, reconnaître que nous ne sommes pas le seul maître à bord et que beaucoup d’éléments nous échappent encore…

Bien sûr, ceci n’est qu’un bref résumé de chacun de ces enseignements, qui ont énormément de choses à nous apprendre sur nous-même ainsi que le fonctionnement de l’univers. Ils permettent à celui qui les met en pratique de devenir une meilleure version de lui-même. Si vous entamez une pratique régulière et constante, vous remarquerez rapidement que la plupart de ces attitudes deviennent des habitudes naturellement, sans effort conscient.

Merci Patanjali 🙂

Par Laura, professeure de Yoga