Lorsqu’il y a un problème dans la relation parents – adolescent

Cette méthode sans perdant passe par 6 étapes :

  1. Identifier et définir le problème
  2. Énumérer les solutions possibles ensemble sans les juger ou les minimiser et toutes les noter (celles du parent et celles de l’adolescent)
  3. Évaluer les solutions énumérées : « Essayons de voir quelles solutions nous conviennent », « Que pensons-nous des solutions que nous avons devant nous ? », « Y a-t-il de meilleures solutions que d’autres ? », « Est-ce qu’on pense que cette solution pourrait résoudre notre problème ? »
  4. Choisir la solution la plus acceptable : « Voilà, c’est ce que nous avons accepté de faire, on est bien d’accord ? », « Tout le monde a bien compris ? C’est notre entente et nous nous engageons à faire notre part. »
  5. Établir les moyens d’appliquer la décision : « Qui fera quoi et à quel moment ? », « Que nous reste-t-il à faire pour appliquer cette décision ? », « Quand commençons-nous ? »
  6. Réviser et réévaluer la décision.

Lorsque vous voulez dire quelque chose à votre adolescent :

Exprimez-vous par un message direct qui comporte le mot « je » ou « messages-je » qui consiste à dire à l’adolescent ce que vous ressentez et de quelle façon son comportement vous a affecté, sans jugement mais de manière objective, par ex. : « J’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose ! » au lieu de : « Je t’ai dit de rentrer à l’heure » ou « Je suis en colère contre toi car tu es rentré trop tard ! ». Ainsi formulé, l’enfant ne pourra pas remettre en cause l’information. Ces messages directs indiquent à l’adolescent :

Qu’on lui fait confiance afin de trouver un moyen de faire quelque chose à ce sujet,
Qu’on le considère capable de respecter nos besoins.
C’est l’occasion d’être sincère avec l’adolescent et de lui révéler nos sentiments positifs d’affection : l’inquiétude, la déception, l’embarras… c’est un moyen de dire à nos enfants que nous les aimons plus que tout. Ces messages favorisent la coopération familiale.

Comment gérer sa colère de parent ?

Comme réaction secondaire, la colère devient presque toujours un message qui communique un jugement ou un blâme à l’adolescent. Chaque fois qu’on se fâche, on joue un rôle pour affecter l’autre, pour lui montrer qu’il nous a offensé ; on essaie ainsi de lui faire la leçon et de le convaincre qu’il ferait mieux de ne pas recommencer.

En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est que nous nous mettons nous-mêmes en colère et il est inutile de chercher à en rendre l’adolescent responsable.

Pour éviter autant que possible les messages de colère, nous pourrions tenter d’identifier le sentiment premier préalable à cette colère. Cela nous permettra d’exprimer nos sentiments authentiques plutôt que de décharger des réactions de colère sur nos enfants. Cela peut passer par des questions comme :

Qu’est-ce qui ne va pas chez moi en ce moment précis ?

Quel est mon sentiment caché derrière la colère ?

Qu’est-ce que je ressens au juste ?

Est-ce que j’ai peur ? Est-ce que je suis inquiet, découragé, fatigué préoccupé… ?

Ainsi, vous pouvez vous exprimer de façon plus « juste » :

« Je t’explique ce que je ressens. C’est important pour moi et je n’aime pas que tu m’ignores lorsque j’exprime mes sentiments. »

Parfois, les enfants ne modifieront pas leur comportement mais se défendront à grands renforts de messages. Ils se mettent alors à exprimer leurs propres sentiments. Par exemple, dans le cas d’une rentrée tardive après l’heure du couvre-feu, le parent peut exprimer son inquiétude, auquel l’enfant pourra répliquer qu’il trouve les contraintes trop exigeantes.

L’enfant exprime alors son problème : il estime que les règles sont trop strictes. Vous pouvez passer en mode « écoute active ».

Quand l’enfant refuse de modifier sa façon d’agir même quand il a compris l’importance de son comportement envers le parent alors c’est le moment d’appliquer la « méthode sans perdant » expliquée plus haut.

A découvrir aussi : Montessori pour les ados

Source : PARENTS EFFICACES de Thomas Gordon (Marabout Poche). Manuel pour s’engager dans l’éducation bienveillante.

Par Marie-Hélène

Passionnée par la pédagogie Montessori, Marie-Hélène est auteur de la collection Balthazar.