Les médecins issus de la médecine occidentale s’accordent de plus en plus à dire qu’il existe un lien puissant entre notre ventre et notre cerveau, et donc entre notre digestion et notre mental. Quand la digestion est effectuée correctement et de façon équilibrée, la nourriture est parfaitement transformée et tout se déroule dans le meilleur des mondes. Quand, en revanche, elle est déséquilibrée pour une multitude de raisons, les aliments ne sont pas transformés, stagnent puis fermentent dans le système digestif.
En Sanskrit, langue traditionnelle indienne, ces toxines sont appelées « Ama » qui signifie tout simplement « non digéré ». Avec le temps, elles peuvent s’accumuler, être responsables de symptômes incommodantset déclencher de nombreuses maladies.
Reconnaître la qualité de sa digestion
- Quant tout va bien : la digestion est équilibrée, ce qui d’après l’Ayurveda traduit une bonne clarté d’esprit ainsi qu’une capacité à apprendre des ses expériences passées. On l’appelle alors « Agni équilibré ».
- Quand on souffre d’un excès d’Air dans l’organisme, cet élément va s’accumuler de façon extrême dans le côlon et perturber ainsi la fonction enzymatique. La digestion sera par conséquent irrégulière, souvent accompagnée de gaz, de ballonnements ou encore de constipation. L’Ayurvéda parle alors d’ « Agni variable ». D’un point de vue émotionnel, elle touche généralement les personnes souffrant d’anxiété, de crises d’angoisse et de nervosité.
- Quand l’Agni est « trop fort », elle présente un excès d’élément Feu dans le corps, brûlant alors tout ce que contient l’organisme. Les personnes concernées ont souvent très faim ou très soif, souffrent de diarrhées chroniques et de problèmes d’acidité. Émotionnellement, elles ont tendance à se mettre en colère, s’irritent facilement, sont souvent impatientes et jalouses.
- Enfin, quand Agni est « faible », l’organisme contient trop d’élément « eau » – qui va donc éteindre le feu de la digestion. Située dans l’estomac, elle perturbe la digestion qui devient alorstrop lente. On constate alors des problèmes d’indigestion, des sensations de lourdeur, un manque d’appétit, une somnolence à la suite des repas… Émotionnellement, les personnes concernées ont beaucoup de tristesse, une tendance à l’attachement ainsi qu’à la nostalgie, et ne digèrent pas leur passé.
Rétablir l’harmonie
D’après l’Ayurvéda, il est essentiel d’obtenir un équilibre entre les trois bioénergies Vata (air), Pitta (feu) et Kapha (terre). Ainsi, on maintient un Agni en bonne santé qui va perpétuer un état de joie, des émotions équilibrées et une âme en éveil. Ce que l’on mange, la façon dont on le prépare et bien sûr dont on le consomme, vont donc déterminer l’état de notre Agni.
Voici quelques règles de base pour avoir un feu digestif en parfait état de fonctionnement :
- Éliminer les aliments industriels, le sucre blanc, les farines blanches et les huiles non pressées à froid, l’huile de palme ou d’arachide, les repas tout prêts et tous les aliments contenant des conservateurs.
- Préférez les produits frais et/ou biologiques ;
- Réduisez les aliments carnés et choisissez plutôt de l’agneau ou du lapin ;
- Mangez la viande plutôt le midi, à associer avec du curcuma ;
- Consommez les fruits en dehors des repas, dans la matinée ;
- Tout ce qui est sucré est mieux digéré en début de repas ;
- Mangez plutôt cuit et chaud. Crudités le midi de préférence ;
- A la fin des repas, mâchez quelques graines de fenouil ou de cardamome ;
- Le matin, buvezune décoction de gingembre enrichi avec un peu de miel et de jus de citron ;
- En hiver, optez pour de l’eau chaude bouillie ;
Bon à savoir :
Gingembre, miel, poivre, curcuma et d’une manière générale toute les épices stimulent le métabolisme et encouragent la détoxication de l’organisme.
Ne pas négliger les saveurs (appelées « Rasas ») qui ont également une forte influence sur la condition d’Agni : tout ce qui est doux et froid va diminuer le feu digestif, alors que ce qui est chaud et piquant va l’augmenter. Si votre feu digestif est déjà paresseux, manger des crudités ne fera donc que le diminuer, ce qui aura pour effet de provoquer des ballonnements. A contrario, les personnes de constitution Pitta (avec beaucoup d’élément feu dans l’organisme), constateront une explosion d’Agni en consommant des piments : transpiration, palpitations, colère…
Postures de Yoga pour améliorer la digestion
L’Ayurvéda et la pratique du Yoga sont parfaitement complémentaires. Ainsi, de nombreuses postures contenant par exemple des torsions vont masser les organes internes, activer la digestion, nettoyer l’organisme et restaurer l’énergie…
Ainsi, on va pratiquer Le Chien tête en bas (Adho Mukha Svanasana) en prenant de grandes inspirations depuis le ventre.
Le Triangle (Trikonasana) en étirant bien le sommet de la tête vers l’avant, puis le Triangle Inversé (Parivrtta Trikonasana) qui va compresser puis relâcher le côlon, nettoyant ainsi les toxines.
Et enfin Ardha Pawamuktasana (allongé sur le dos, une jambe repliée vers le ventre) qui va chasser l’air situé dans le bas ventre, de nouveau en massant et en stimulant le côlon.